Championnat de France de 100 km
Dimanche 09 juillet 2017
Une idée lancée à la cantonade fin 2016 qui n’a trouvé d’écho que début mai 2017 !
C’est ainsi que Farid Hamdi, sur la ligne d’arrivée du marathon de Melun, a dit à Pascal Arnoult : « je t’accompagne ». Et les voici partis pour courir un 100 km.
Le choix s’est porté sur Cléder dans le Finistère qui, cette année, est support du championnat de France.
A peine deux mois de préparation et Farid et Pascal se sont retrouvés à 5h du mat’ ce 09 juillet au milieu d’un petit peloton d’à peine 250 ultra-fondus en comprenant que le pari était fou. Aucune expérience de la distance ultra, juste l’envie !
Le parcours, comme un 8, avec deux boucles de 25km, une côté « terre » et une côté « mer » à faire deux fois chacune.
C’est parti ! Il fait nuit. Drôle d’ambiance où les frontales, comme des lucioles, se dandinent dans la campagne bretonne. 5ème km, le château de Kergounadéac’h nous offre ce qui lui reste : ses murs extérieurs et ses cheminées majestueuses qui défient le temps : magnifique !
Plus loin, au bout d’une longue allée boisée, le peloton des vélos accompagnateurs forme une haie d’honneur juste avant la cour intérieure du château de Kermenguy. Déjà 15 km.
Le soleil s’est levé. On traverse les champs d’artichauts et de choux. On ne remarque même pas que la route monte et descend sans cesse. On lit les panneaux des lieux-dits mais on ne les retient pas … on ne parle pas la langue !!!
25 km, de retour à Cléder et on entame la seconde boucle. Céline Monnery, en vélo, démarre derrière Pascal. Une fois passé le château féodal de Kérouzéré, le parcours nous oriente directement vers la mer. Un virage et quelle vue !
Et l’on va en prendre plein les yeux puisque l’on emprunte le chemin des douaniers. D’ailleurs on se fait la réflexion : « le coach n’aimerait pas ça : un championnat de France sur ce chemin tortueux et tout cabossé ». Et nous courrons en parallèle des flots bleus. On passe Port Neuf, on double une stèle gauloise puis les maisons de garde des Amiets et de Lavillo avant de revenir sur Cléder. Tiens, c’est drôle … on a mal sous les pieds. On a ralenti l’allure sans trop s’en apercevoir. Difficile de courir sur les chemins. Trop de cailloux sortis l’hiver dernier et pas encore érodés. Qu’à cela ne tienne, changement de chaussures au 50ème !
Et c’est reparti pour la seconde moitié.
Mais très peu de temps après, Pascal ressent comme une contracture à la cuisse et des douleurs lancinantes sous les pieds (ah ces cailloux !). Farid lui, s’arrête pour une crampe. Il se masse et repart. Vers le 60ème km Farid reprend Pascal qui alterne entre marche et course lente. Ils prennent le temps d’échanger … rythme différent, épreuve inhabituelle. Farid repart. Pascal va au 65ème et abandonne : pieds, chevilles, genou, cuisse douleureux. Farid en arrivant au 75ème n’a pas le temps de se poser la question de continuer ou pas puisqu’il retrouve Stéphane Gallet qui l’attend et va l’accompagner sur la dernière boucle. Support mental. Et quelle boucle ! Là, la mer est devenue secondaire. L’allure avoisine les 9 km/h et les arrêts pour étirements sont multiples. A chaque ravitaillement s’égrènent de longues minutes. Farid en a passé des croix granitiques disséminées au bord des routes … mais il n’a pas lâché !
Et au bout de l’effort, la délivrance. Au loin, le clocher … les premières maisons … la rue principale … l’arche …. l’arrivée. IL L’A FAIT. 11h20’.
Félicitations à toi.
PA